Visite de la chapelle Sainte Roseline
Retour à la liste des articlesLa chapelle Sainte Roseline appartient à la commune des Arcs sur Argens. Elle est située à l’écart du village, sur la D91 (à 10 km environ de Draguignan). Elle se trouve au pied d’une colline, au milieu des vignes. Le bourg des Arcs sur Argens, portait en 1010 le nom de Archos, puis devint par la suite Castrum de Arcubus, c’est-à-dire Château des Arcs. Les seigneurs de ce château étaient les Villeneuve (du XIIe au XVIIe). De nos jours, le village des Arcs est constitué d’une partie moderne, mais une seconde partie du village a conservé ses origines et est une véritable cité médiévale. On peut encore admirer la Tour du Parage, qui est un donjon du XIIIe-XIVe siècle, faisant parti à l’époque du Castrum de Arcubus, mais aussi la chapelle Saint Pierre datant du XIIe siècle. La chapelle Sainte Roseline est un édifice du XIe et XVIe siècle. Il fut classé Monument Historique en février 1980. A l’intérieur nous trouvons plusieurs chef d’œuvre: - Un tableau de 1644 : "Descente de croix" de A. Martiny,
copie de Rubens.
Mais qui était Sainte Roseline ? Intéressons-nous de plus près à son histoire…
Roseline était aussi appelée Rosseline ou Rossoline, Rossoline signifiant Roseline en provençal. Pour d’autres, Rossoline faisait référence aux reflets roux de sa chevelure. A l’âge de ses 12 ans, alors que Roseline sortait du château, son tablier rempli de pain pour les pauvres, elle fut surprise par son père, qui lui ordonna de montrer ce qu’elle cachait, afin de la corriger. Mais quand elle ouvrit son tablier, quel ne fut pas son étonnement ! Une brassée de roses s’était substituée au pain, à une saison où les roses ne fleurissent pas ! Constatant le miracle, ce dernier se résigna et la laissa continuer. Cette même année, sa mère mourut. Elle se transforma alors en véritable maîtresse de maison et s’occupa sans relâche de ses cinq frères et sœurs. A 15 ans, Roseline entra en noviciat à la chartreuse de Saint André de Ramières, près du Mont Ventoux. Elle passa à Brignoles, Saint Maximin, Aix, Avignon, Orange. A 16 ans, elle fut admise à la chartreuse de Bertaud, dans les Hautes Alpes. Elle fut très proche de Jean XXII, premier antipape d’Avignon. La tante de Roseline, Jeanne de Villeneuve, était abbesse et prieure au couvent de la Celle-Roubaud et en 1285, Roseline rejoignit cette abbaye se trouvant très proche du château des Arcs. Elle y resta 44 ans. En 1288, Roseline âgée de 25 ans, reçut la consécration des diaconesses. En 1300, elle prit la succession de sa tante et devint prieure. Elle consacra sa vie aux pauvres et malheureux. Selon la légende, le corps de Jeanne de Villeneuve serait resté intact durant 50 années après sa mort. Le 17 janvier 1329, à l’âge de 66 ans, Roseline succomba, suite à des calculs rénaux. Des pèlerinages se formèrent immédiatement afin de lui rendre un dernier adieu. Des miracles se produisirent, des malades furent guéris à son contact. Tous furent étonnés de constater que son corps et ses yeux semblaient toujours vivants ! Roseline fut enterrée près de sa tante, dans le cloître
de l’abbaye, en pleine terre, seul un linceul de tissu la recouvrant.
A cet endroit poussaient des roses… Quelques temps après,
une odeur de rose se répandit au-dessus de sa tombe et cinq
ans plus tard, Jean XXII fit exhumer le corps afin de le transporter
dans la chapelle du couvent. Le 11 juin 1334, lors de l’exhumation,
un grand miracle fut constaté! Le corps de Roseline était
intact !!! De
1334 à 1614, les historiens ne peuvent dire exactement
ce qu’est devenu le corps de Roseline. Ils supposent qu’il
fut caché afin de ne pas être pillé. Mais en
1614 la relique refait son apparition, 280 ans se sont écoulés…et
le corps est toujours intact! Au XVIIe siècle des reliques furent volées sur sa dépouille. En 1858 on fixa la date de sa fête au 16 octobre. Le 16 octobre 1883, ses yeux furent placés dans le reliquaire actuel. Le 5 juillet 1894, son corps fut traité et placé dans la châsse actuelle. En 1996, la châsse fut remise en état et la relique fut de nouveau traitée. La Sainte repose encore aujourd’hui dans la chapelle Sainte Roseline, dans une châsse de verre. Sainte Roseline est invoquée pour les enfants malades. Arrêtons-nous un instant et découvrons une autre légende, celle de Sainte Germaine de Pibrac.
Dès sa naissance, elle souffrit d'infirmités: sa main droite était atrophiée et elle était atteinte d'écrouelles. Ste Germaine, orpheline de mère était pauvre, mal aimée et rejetée. Sa marâtre la considérait comme sa servante et en fit une gardienne de troupeaux. Elle était très pieuse et faisait preuve d'une grande dévotion envers Marie. Tout au long de sa vie elle n'accepta pour seule nourriture, qu'un peu de pain et d'eau. Un jour, sa marâtre l'accusa d'avoir volé du pain de la maison. Elle l'obligea alors à ouvrir son tablier afin de constater son délit. Lorsque Germaine ouvrit ce dernier, le miracle s'était produit, à la place du pain se trouvaient des roses ! Elle mourut en 1601, elle avait 22 ans. En 1643, son corps fut retrouvé, intact ! Les linges et les fleurs champêtres qui l’entouraient, étaient eux aussi parfaitement conservés. Puis les premiers miracles se manifestèrent et les pèlerins affluèrent. Elle est enterrée dans l'église de Pibrac, en face de la chaire. On la fête le 17 janvier.
- Toutes deux sont très pieuses dès leur plus jeune âge,
se préoccupant des pauvres et des malades.
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