Quatrième épisode : Mais où sont les MURS et les PORTES de
THEOPOLIS?
Il est bien entendu que de cette invisible THEOPOLIS dont nous parle l’inscription
de PIERRE ECRITE, il ne reste AUCUN VESTIGE VISIBLE.
Ce qui laisse entendre la possible existence de structures dans le sous-sol.
Evidemment il conviendrait d’effectuer des fouilles archéologiques
importantes pour tenter d’exhumer des vestiges certainement importants, à plusieurs
mètres de profondeur, de cette mythique et irritante CITE DES DEESSES
et DES DIEUX de tous les cultes paganistes des rivages de la Méditerranée.
A titre d’exemple, entre les Baux-de-Provence et Saint-Rémy, début
1900, rien ne laissait deviner les ruines importantes de la ville gallo-romaine
de GLANUM. Puis on entreprit de creuser pour dégager quelques colonnes
qui émergeaient tout juste du sol. Les résultats de ces "fouilles
sauvages" furent la "résurrection de Glanum". Très
spectaculaire comme résultat. Il est à présumer qu’il
peut en être de même pour THEOPOLIS, dans la dépression
entre les Chaberts et la chapelle de DROMON.
Egalement, je viens de recevoir, du Liber Mirabilis, du Centre Européen
des Mythes et des Légendes – L’Ile de la Cité – Carcassonne – son
fascicule n°33, titré : THEOPOLIS, la CITE de DIEU par madame Myriam
PHILIBERT.
"
Sur le plateau de Saint-Geniez l’eau est bien rare et inestimable. On
s’interroge sur le point d’approvisionnement des bâtiments
gallo-romains, révélés par la photographie aérienne,
en contre-bas de la chapelle de Dromon."
Cet endroit désigné par Myriam Philibert se nomme "LE CLOS
de VIERE", il occupe une grande prairie de bien trois hectares. Le toponyme
VIERE désigne "la Vieille Ville", qui ne peut être que
THEOPOLIS. Donc, CLOS désignant un JARDIN, important dans ce cas là,
aux temps de DARDANUS il y avait un établissement agricole que je supposais
exister depuis bien vingt ans, par déduction intellectuelle. Je nomme
ces bâtiments contemporains de DARDANUS "le JARDIN de la VIEILLE
VILLE".
Sur les vestiges de cet établissement agricole gallo-romain, au septième
siècle, vint s’établir un Prieuré, dont de nos jours
plus AUCUN vestige n’est visible. Ce Prieuré nommé"le
Val Gelé", était géré par un établissement
religieux de Malaucène, dans le Vaucluse, le prieuré du GROSEA, établi
sous les Rois de la Dynastie des MEROVINGIENS.
Ce terme GROSEAU vient du nom de GROSELLOS, divinité gauloise protectrice
des Sources de Fécondité.
Dans le vallon du GOUR, au-dessus du Clos de Viere, coule une grosse source
d’eau saumâtre, antique lieu d’un culte de la Fécondité,
placé sous le patronage de GROSELLOS, ainsi qu’à Malaucène.
Là est peut-être la raison de ce "jumelage"… ?
A Gréoux-les-Bains, 50 km sud de Sisteron, était également
un lieu de culte de la Fécondité, sous la protection des Nymphes
GRYSELIDES, les "cousines" de Grosellos.
Au début du 19ème siècle, le poète sisteronais,
Alexis de Combe Béluze, écrivit son "Voyage à Théopolis",
dont sa sœur THEOS est l’héroïne.
"
Le torrent du Vanson sera tout Scamandre, les filles de la vallée viendront
s’y baigner la veille de leurs noces…"
Le Scamandre est un fleuve de la Phrygie, réputé en Grèce
Antique pour donner aux femmes qui s’y baignaient nues une abondante
progéniture et des accouchements faciles, avec, en plus les plaisirs
de l'Amour Charnel.
Il est évident qu’il convient de voir là une résurrection
des cultes antiques de la fécondité, paraît-il à l’instigation
du poète Paul Arène de Cante-Perdrix.
Vers 1890, le Prince de TREMOILLE, candidat aux élections législatives à Sisteron,
se fit édifier une résidence "les pieds dans l’eau
de fécondité du torrent du Vanson". Monseigneur le Prince
de Trémoille voulait-il tout simplement participer aux ébats
nautiques- érotiques des belles filles de Dromon-le-Bas… ? Je
présume que sur l’initiative de Jules VERNE qui, paraît-il
vint faire des prospections minières dans le domaine de DARDANUS, son
motif réel était de chercher le TESOR de l’ex-préfet
du prétoire des Gaules…
On peut toujours voir en contrebas du plateau du Clos-de-Viere, au bord
du Vanson les ruines de la résidence du prince de la Trémoille.
Les autochtones la nomment "la Trémoille", elle figure sur
le cadastre.
Il pourrait exister un autre important vestige archéologique
de Théopolis, enfoui sous les prairies proches du hameau des
Chaberts, au début du 19ème siècle THEUS. Ce
toponyme d’origine celtique aurait pu, suivant Monsieur de
Laplane, historien de Sisteron au début du 19ème siècle,
servir de "nom topique" à Théopolis…
|
|
La chapelle Notre Dame de Dromon, les vestiges de Théopolis
sont à 3 mètres de profondeur sous les arbres |
Statue de Notre Dame de Dromon |
CARTE ARCHEOLOGIQUE DE LA GAULE – Section des Alpes
de Haute-Provence – 1997, page 408 – Dromon
«
Au lieu dit "les Chaberts", à 500 mètres
au nord-ouest de la chapelle de Notre Dame de Dromon, en 1992, au
cours d’une surveillance des travaux, furent repérés
les vestiges d’un bâtiment, à 0,80 mètres
de profondeur, murs d’axe nord-sud, tégulaé-imbrices,
poutrelles calcinées, clous de charpente, niveau d’argile
rubéfié, le mobilier de céramique indique une
occupation du site entre le 1er et le 3ème siècle de
notre ère ».
Cette découverte archéologique importante prouve que
le site "supposé de Théopolis aux Rochers de Dromon", était
occupé par un habitat important en DUR entre le 1er et le
3ème siècle, suivant les tessons de céramiques
découvertes. Il se peut que d’autres fouilles plus conséquentes
de ce site conduisent à la découverte de preuves d’une
occupation antérieure au 1er siècle et postérieure
au 3ème, donc pendant la présence supposée de
Dardanus à Théopolis.
Combien de vestiges identiques dorment sous les prairies du Val de
Dromon – Saint-Geniez, attendant que le godet d’un tracto-pelle
révèle dans notre 21ème siècle matérialiste-sceptique
les ossements du squelette de la Cité des Dieux et des Déesses
de TOUS les CULTES des rivages de la Méditerranée,
aux temps des empereurs très œcuméniques de la
Rome Paganiste Antique.
A LA DECOUVERTE DE LA VIA DARDANIENNE
J’écris "Site supposé de Théopolis
aux Rochers de Dromon" du fait que jamais une borne portant
ce nom qui sacralise ne fut trouvée précisant la localisation
de cette invisible Cité DIVINE, dans le sens le plus large
et tolérant du terme.
Cependant, une preuve formelle existe, pour celles et ceux qui veulent
bien la VOIR, "au ras des pâquerettes, des bleuets, des
coquelicots".
Il s’agit du tracé toujours visible, toujours présent
sous le soleil et sous la lune, de la VIA DARDANIENNE, qu’on
peut repérer tout au long de la côte des Saints Pères,
qui grimpe des environs de Sisteron vers le col de Mézien,
disparaît sous le bitume de la départementale 3 (ancien
chemin de grande communication n° DIX-SEPT) pour réapparaître
300 mètres avant le village de Saint-Geniez, à l’endroit
marqué par une croix en bois, et qui se dirige vers les Rochers
de Dromon en larges courbes. Tout au long de son tracé visible,
cette évidente VIA DARDANIENNE fait bien cinq mètres
de large. Rien à voir avec un chemin vicinal de tout au plus
deux mètres de large, datant du 16ème siècle.
De toute façon le chemin de Saint-Geniez vers Chardavon, puis
Pierre Ecrite ne fut réouvert que vers les années 1880.
Avant cette date il n’existait que des sentiers muletiers pour
aller de Sisteron vers le Val de Dromon. Une étude datant
de 1850, sur l’exploitation des quelques mines et carrières
de Sorine et du Mal-Pas, prouve à l’évidence
ce manque de chemin de grande circulation.
DIVERS DOCUMENTS ET ETUDES TENTANT DE LOCALISER
THEOPOLIS A PARTIR DU 17ème SIECLE
Extrait de la "Chorographie de la Provence" éditée
en 1655 par Honoré BOUCHE, qui fut prévôt du
monastère de Chardavon, fondé en 1060 par les moines
de Saint VICTOR de Marseille, situé à 2 km à l’est
de Pierre Ecrite. De ce monastère il ne subsiste que l’enceinte
arasée d’une chapelle transformée en cimetière.
En tant que prévôt de Chardavon, Honoré Bouche
devait parfaitement connaître le secteur du Val de Chardavon,
de Saint-Geniez, des Rochers de dromon.
Sur la localisation de Théopolis à laquelle il consacre
TROIS chapitres il dit ne rien connaître.
Peut-être à Chardavon… ? ou à Saint-Geniez… ?
ou encore à Dromon… ? et même à Thoard à 20
km à l’est, pour en définitive la situer sur
la montagne du Trainon, à deux kilomètres au nord des
Rochers de Dromon… ?
Il apparaît qu’il n’en sait strictement RIEN… à ce
qu’il écrit… Mais j’en doute fort. Cette
THEOPOLIS ayant un parfum de paganisme, je suppose qu’il devait
déplaire à l’ Eglise qu’on apporta des
preuves sur sa localisation précise…
Page 244 de la "Chorographie de la Provence" :
"
Ceux-là se trompent étrangement, ceux qui estiment
que cette montagne fut coupée, soit par Hannibal, soit par
Jules César,
pour y faire passet plus commodément leurs armées".
Il apparaît que Claudius Postumus DARDANUS, qui fut préfet
du Prétoire en Arles fit couper ce rocher pour la commodité des
voyageurs de Sisteron vers Théopolis ; Soit qu’elle
fut à Dromon ou à Saint-Geniez ou à Chardavon,
ou il se peut en la ville de Thoard, comme nous dirons au Diocèse
de Digne.
Mais pourquoi ce lieu a t’il été dit Théopolis?
C’est-à-dire Ville de Dieu, ou Ville Divine… ?
Puisque personne n’en sait rien, par la signification de ce
nom Divin, je puis conjecturer ou que quelque grande merveille y
fut faite au temps de la République grecque de Marseille,
qui imposa un nom grec à ce lieu, ou qu’on y adorait
par diverses sortes de grands sacrifices, quelque Idole de la Gentilité païenne.
Néanmoins, parce que cette Théopolis devait être
une grande ville, puisque par le témoignage de cette Pierre
Ecrite, elle avait des MURS et des PORTES et que d’autre part
il n’y a aucune apparence qu’aux environs de Dromon et
de ses hameaux de Saint-Geniez et de Chardavon, il n’y a jamais
eu une ville qui fut grande, je suppose que cette Théopolis
pourrait être le lieu de THOARD, au diocèse du Baillage
de Digne, qui est assez grande et célèbre et où l’on
découvre chaque jour de grandes marques d’antiquité romaine.
Page 570 : "Néanmoins, quelques-uns uns estiment
que considérant bien la disposition et la qualité de
la contrée, il y a très grande apparence que cette
ville de Théopolis fut à cet endroit où se trouve
maintenant l’Ermitage de Notre Dame de TRAINON, terroir de
Dromon et de Saint-Geniez, où il y a les vestiges d’une
grande ville et où l’on découvre tous les jours
des médailles d’OR et d’ARGENT…"
Dans un souci d’information objective, je dois affirmer que
j’ai parcouru maintes fois la montagne du Trainon en tous sens, à la
recherche de cette "très grande ville"… INTROUVABLE
! A moins qu’elle ne soit ensevelie sous plusieurs mètres
de terre, dans le fond du vallon d’EYGRIERES, sur le versant
nord du Trainon, où se trouve un bien curieux "enclos
en fer à cheval construit avec un mur constitué par
des millions de pierres plates de petites dimensions". Cet endroit
est difficilement trouvable, enfoui dans un abominable taillis de
ronces et de plantes urticantes du genre des orties. Je suis quasiment
certain que des fouilles en cet endroit, qui me paraît être
un antique lieu de culte, apporteraient des surprises archéologiques.
Suivant VOX POPULI VOX DEI, la ruine d’Eygrières serait à ses
origines une MAISON TEMPLIERE, également une LEPROSERIE, ce
qui permettait aux Blancs Manteaux de vaquer à leurs mystérieux
travaux en toute tranquillité. QUI par simple curiosité serait
allé braver le contact de gens aux membres rongés par
ce Mal Abominable.
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Ex-voto dans la chapelle de Dromon |
Ex-voto dans la chapelle de Dromon |
VOYAGE EN PROVENCE par
l’abbé J.P. PAPON, édité vers
1770
DROMON : Rocher très abrupt sur lequel était bâtie
THEOPOLIS, dont on trouve encore des traces : une grosse tour, un
bassin, un chemin taillé dans la roche, des décombres
de murailles et autres vestiges de cette espèce.
Cette ville était un asile où les habitants de la plaine
se réfugiaient au 5ème siècle alors que les
Barbares ravageaient la Gaule. Dardanus la fit fortifier.
La présence de ce BASSIN au sommet du Rocher de Dromon me
semble très curieuse, car apparemment ce BASSIN était
alimenté par une FONTAINE. Voici quatre autres témoignages
sur la présence de ce BASSIN.
1807 Monsieur Aubin Louis Millin, conservateur du Musée Impérial
de Paris vient à la recherche des "ruines de Théopolis".
Voici ses commentaires :
"
Sur le Rocher de Dromon qui est très haut on voit encore quelques
restes de maçonnerie antique…un bassin taillé dans
le roc, de 1,80 X 0,70 X 0,60".
1811 Monsieur de Villeneuve Bargemont, sous-préfet de Forcalquier
: "On y trouve un bassin propre à contenir de l’eau,
creusé par la main des hommes".
1832 "Voyage à Théopolis", d’Alexis
de Combe Béluse de Mison :
"
Mais sa côte nue, infertile,
Laisse voir dans le roc, artistiquement taillé,
Un sentier, un bassin, avec soin travaillé.
On y découvre une fontaine.
Ses eaux en murmurant s’écoulent dans la plaine…"
1912 "Notice historique sur Chardavon", de Damasse Laugier
:
"
A la sortie de ce Sanctuaire le touriste pourra gravir une roche énorme,
le Dromon, au sommet duquel existe une petite fontaine, dont on se
demande où peut être le réservoir… ?"
Remarque personnelle : Une fontaine alimentée par de l’eau
limpide et fraîche, placée par les Divinités
en un tel endroit en faisait pour nos ancêtres les Celtos-Ligures
un LOCUS sacré, en quelque sorte Théopolis.
La question à se poser est : d’où vient cette
eau ???
Une source en un tel endroit… ? IMPOSSIBLE pour mon ami Jean-Louis
le puisatier d’Entrepierres, la roche faillée de toutes
parts ne permet pas cette éventualité. Une tuyauterie
courant tout le long de la falaise sur sa face extérieure… ?
IMPOSSIBLE. L’hiver des températures de –20° feraient
exploser l’ouvrage.
Il reste une possibilité. Les tuyauteries seraient à l’INTERIEUR
de la masse rocheuse de Dromon, dans le réseau des galeries
creusées vers les années 250 par des Chrétiens
massaliotes qui fondèrent Théopolis, suivant Monsieur
ANDRE, auteur d’un livre sur la Théopolis de Provence,
dédié à Monseigneur l’évêque
de Digne.
Au sujet de cet ANTRE IMMENSE creusé dans le Dromon, voir
la coupe de ce rocher, par Madame Huguette de la Baume, chapitre
précédent. Voici une preuve sur ces possibles travaux
exécutés en une époque où les 35 heures
n’existaient pas.
VOYAGE DANS LES DEPARTEMENTS DU MIDI DE LA FRANCE
Monsieur Aubin Louis Millin vint en juin 1806 à Sisteron,
dans le but de se rendre vers Pierre Ecrite et découvrir les
supposées ruines de Théopolis.
"
Nous partîmes à cheval le lendemain, à 4H00 du
matin. Il nous fallait traverser un pays désertique, en suivant
un CHEMIN ETROIT, pratiqué sur les bords de précipices.
On arrive en un lieu où les montagnes se resserrent. Le chemin
passe dans le lit d’un torrent, entre deux falaises escarpées.
C’est au point où se termine cette lugubre gorge que
se trouve l’inscription de Pierre Ecrite."
Après relevé et décodage de l’inscription,
monsieur Millin reprend le sentier en direction de Chardavon, où il
cherche en vain les bâtiments du monastère. L’endroit
est désert de toute présence humaine. Les yeux levés
vers les falaises à la recherche des MURS annoncés
par l’inscription, monsieur Millin poursuit sa progression
par un vague chemin charretier en direction de Saint-Geniez. Il y
rencontre maître LABORDE, notaire, et se présente. Devant
cet important personnage arrivant de Paris, le notaire lui offre
de déjeuner puis le conduit vers Théopolis, c’est-à-dire
les Rochers de Dromon.
"
Sur ce rocher qui est très haut, accessible du côté opposé à Saint-Geniez,
on voit quelques vestiges de constructions antiques, une tour ronde
et un bassin propre à recevoir de l’eau."
Puis de son poste d’observation monsieur Millin observe les
environs.
"
Il y a dans les vallons, de loin en loin, des restes de « constructions
antiques », les laboureurs en déterrent souvent sous
le soc de leurs araires. On a découvert de nombreux tombeaux
et des outils et armes en fer et bronze."
Monsieur Millin est déçu. Apparemment il s’attendait à trouver
des ruines plus importantes, entourées de murailles avec des
débris de portes fortifiées. RIEN.
FRAGMENT D’UN VOYAGE DANS LES BASSES
ALPES
En 1811 monsieur Villeneuve Bargemont, sous-préfet de Forcalquier,
vint à son tour rechercher les vestiges de Théopolis.
Il avait lu Millin et savait qu’il ne trouverait pas grand
chose. A Sisteron il interroge les érudits locaux au sujet
de l’interprétation du texte de Pierre Ecrite.
"
Quelques personnes instruites répondirent de manière à redoubler
ma curiosité. D’autres ne concevaient pas qu’on
put attacher quelque importance à voir quelques lettres gravées
sur un rocher. Toutes s’accordent à me dire que je ne
trouverai rien d’intéressant qui méritait la
peine de gravir des montagnes escarpées et arides. Tant il
est vrai que les « choses remarquables » d’un pays
ne sont jamais perçues par ceux qui l’habitent. J’écoutais
ces conseils bien décidé à ne pas les suivre."
Remarquable attitude du PARFAIT ENQUETEUR. Ne jamais se fier qu’à soi-même
pour chercher des indices et en tirer des conclusions.
Monsieur de Villeneuve Bargemont interrogea les habitants de la vallée
de Saint-Geniez sur les éventuels vestiges supposés
de Théopolis.
"
Dans la majorité des cas cette inscription n’est aperçue
que par de rares bergers et laboureurs, braconniers, rapineurs, car
ce n’est pas un lieu de passage pratiqué par les marchands
et les notables. Un mauvais sentier au fond d’un ravin encombré de
roches énormes. Apparemment la VIA DARDANIENNE avait depuis
des siècles disparu, emportée par les terribles colères
du Riou du Jabron.
Le peuple des montagnes parle le patois et ne sait pas lire. Ces
phrases latines n’ont pas de sens pour lui. Si un voyageur
curieux se détourne de la route qui vient du détroit
d’INTRA-PETRAS pour découvrir Pierre Ecrite, il devient
un objet d’étonnement et de curiosité pour le
peuple de ces montagnes désertiques. En conséquence,
il ne faut pas s’étonner que les gens de Sisteron n’accordent
aucune importance à cette Théopolis dont on ne trouve
aucun vestige.
|
Roger Corréard devant Pierre Ecrite |
Déductions de monsieur Villeneuve
Bargemont
"Théopolis existait LONGTEMPS avant la venue de Dardanus.
Son nom annonce une origine plus ancienne que le début du
5ème siècle. Pierre Ecrite ne dit pas que Dardanus
fut le fondateur de Théopolis, mais seulement qu’il
entoura le LOCUS CUI NOMEN THEOPOLIS EST par des MURS et des PORTES."
Constatations évidentes :
"Il convient de rechercher Théopolis dans la vallée
de Chardavon-Dromon, car suivant une déclaration de Saint
ARNOULT, évêque de Gap, fondateur du monastère
de CARDAONIS en l’an 1060 : il s’agissait de rétablir
le culte catholique dans les lieux où le paganisme célébra
ses mystères. Cette notion rejoint ce qu’écrit
Honoré Bouche, prévôt du monastère de
Chardavon en 1660, sur la fondation de Théopolis par la république
grecque de Marseille, des siècles avant la naissance de Jésus
Christ.
Après avoir parcouru cette haute vallée fermée
en tous sens pendant une semaine, le sous-préfet ne retint
pas le val de Chardavon pour localiser le LOCUS FORTIFIE de Théopolis.
Le seul endroit FORTIFIABLE de cette vallée ne peut être
que l’ensemble des rochers de Dromon-Dromonet (le SABOT sur
les cartes I.G.N.)
A une distance de 1200 mètres du village de Saint-Geniez,
vers l’est, se trouvent les Rochers de Dromon. Ces élévations
sur la crête du torrent du Vanson se terminent par un rocher
principal très élevé. Sur son sommet sont visibles
les ruines d’une grande tour ronde et d’autres pans de
murailles. Il y a un BASSIN propre à contenir de l’eau,
un chemin taillé dans la falaise permet d’y accéder.
A 300 mètres à l’ouest de ce grand rocher en
sont plusieurs autres qui forment un rempart. Il y a une poterne
et une autre tour ronde à l’extrémité,
et des pans de murailles. On fait dans ce secteur de continuelles
découvertes archéologiques.
Vers 1750, un éboulement considérable du Rocher de
Dromon ensevelit le village du même nom, situé sur son
flanc sud-est, certainement des habitations de l’ancienne Théopolis.
De nos jours tout cela est enfoui sous une épaisse couche
de roches.
Je possède un document de 1603 qui parle des « vieilles
masures de DROMON », abandonnées après les destructions
des guerres de Religions, qui contribuèrent certainement à ruiner
considérablement les vestiges de Théopolis. Le duc
de Lesdiguières, chef de guerre huguenot, faisait camper ses
troupes, au retour de ses invasions de la Basse Provence, dans la
vallée de Dromon-Saint-Geniez."
Conclusions de monsieur de Bargemont
"Le Temple et les édifices accessoires cultuels de Théopolis étaient
situés SUR le rocher de Dromon dont ils faisaient un LIEU
SACRE."
"
Ce qui n’empêche pas qu’il y eut dans le reste
de la vallée des habitations particulières."
Ce que constatent les prospections archéologiques effectuées
depuis une vingtaine d’années, et les déclarations
de la population rurale depuis début 1900. Partout on trouvait
des « tuiles plates spécifiques romaines ». Mais
voilà, depuis l’avènement du tourisme ces preuves
d’un fort peuplement antique de dette vallée ont disparues.
Pour terminer ces citations conduisant aux Rochers de Dromon pour
la possible localisation des MURS et des PORTES de Théopolis,
voici les constatations d’un archéologue dans les années
1970.
THEOPOLIS EN HAUTE PROVENCE ET LE DRAME DE DARDANUS, par Jean BARRUOL,
bulletin scientifique des Hautes-Alpes
Page 47 : Monsieur Barruol examine Chardavon et Saint-Geniez en tant
que possibilités pour avoir abrité le LOCUS CUI NOMEN
THEOPOLIS EST.
"
Théopolis n’était ni un VICUS, ni une CIVITAS,
ni même une VILLAE. C’était un LOCUS, mais un
LOCUS FORTIFIE, et en fait un CASTRUM. Soit un LIEU CEINT par des
MURS et fermé par des PORTES. Assez important pour avoir abrité le
LOCUS de Théopolis."
Page 49 : "Ces deux sites de Chardavon et de Saint-Geniez ne
répondant pas aux exigences fondamentales d’un LOCUS
EREMETIQUE FORTIFIE, on est bien obligé d’en revenir à l’oppidum
de Dromon qui est un groupe de rochers énormes dont l’ensemble
forme une FORTERESSE NATURELLE, avec quelques aménagements
on en faisait un habitat convenable."
Le plus haut de ces rochers fait penser à un SPHINX ou à une
tête de BELIER et domine tout le pays. (Frédéric
MISTRAL le compare au DONJON de Théopolis).
Les autres rochers ressemblent à des tours déchiquetées
et renferment une aire intérieure qui est un habitat rupestre
de 150 mètres sur 60 mètres environ. Au clair de lune
on dirait les ruines romanesques romantiques désolées
d’un château immense.
Je dirais même : "C’est le château de la Belle
au Bois Dormant qui attend les baisers ardents de son intrépide
chevalier pour se réveiller et engendrer une féconde
dynastie royale…"
Ce qui ne déplairait pas à Nostradamus et à Paul
Arène, le génial transcripteur du curé de Cucugnan,
sur ordre de Roumanille. Le curé de Cucugnan, dans les Corbières
Audoises, après avoir PARTAGE un IMMENSE TRESOR entre ses
ouailles les conduit en chantant des cantiques vers la Cité de
Dieu, donc Théopolis.
Voici un NOUVEAU JUMELAGE entre RHEDAE et THEOPOLIS, merci monsieur
Achille MIR.
UN LIEU DIT CITE DE DIEU,
par monsieur MARROU, congrès inter
augustinien, 1954.
Après un examen peu convaincant du site des Planeaux, à Chardavon,
où l’abbé Chatillon situe Théopolis, monsieur
Marrou continue ses investigations en direction des Rochers de Dromon,
en direction du soleil levant, étant arrivé par la
porte du couchant.
"
Si le village de Saint-Geniez n’a rien conservé d’ancien,
on trouve plus à l’est, là où le plateau
se termine abruptement sur le profond ravin du torrent du Vanson,
la petite chapelle de Notre Dame de Dromon, dont la crypte renferme
deux chapiteaux sculptés."
Ces chapiteaux aux têtes de béliers et aux paons "qui
se regardent la queue" intriguent fortement monsieur Marrou,
qui émet cette suggestion :
"
Je ne crois pas pouvoir expliquer cette œuvre si on ne suppose
pas qu’elle a imité un chapiteau du 5ème siècle,
du type de celui qui est conservé en Arles. Par déduction,
cette œuvre de facture carolingienne atteste l’existence
dans les alentours des Rochers de Dromon d’une construction
MAGNIFIQUEMENT DECOREE qui a toutes les chances de dater du temps
de DARDANUS."
Par les actes de donation de terrains à Saint Victor de Marseille,
en 1030, pour l’établissement du monastère de
Chardavon, nous savons qu'au 10ème siècle existait
aux Rochers de Dromon un CASTRUM DROMONUS, dont la construction devait être
bien antérieure au 10ème siècle.
Hors monsieur Falques de Bézaure, auteur prolifique d’une
série d’ouvrages sur les Templiers de la Provence, a
découvert dans un monastère situé près
de Rome un parchemin donnant la liste d’une dizaine de hauts
lieux dédiés à divers cultes du paganisme.
Parmi ces hauts lieux cultuels figure CASTRUM DROMANUS. Ce parchemin
date de l’an 437. En conséquence CASTRUM DROMANUS existait
déjà du temps de Dardanus et nous pouvons le considérer
comme la maison Forte du préfet des Gaules.
|
Théopolis, le Rocher de Dromon,
vestige du Castrum Dromanus |
A l’évidence, monsieur Marrou a raison. Le CASTRUM DROMANUS
est bien cette "construction magnifiquement décorée" qui
abritait sous les carolingiens le prototype du chapiteau de la crypte,
aux béliers et aux paons qui se regardent la queue.
Par toutes ces citations, j’ai désiré prouver
que la Théopolis de Dardanus se trouvait aux Rochers de Dromon.
Mais voilà, il s’agit exclusivement de la "Théopolis
de Dardanus", il se trouve pour des raisons exclusivement militaires
de "site fortifiable"ainsi que le dit monsieur Barruol.
Je suppose que Dardanus aurait "délocalisé" Théopolis
de Chardavon vers les Rochers de Dromon.
Les "primo-fondateurs" de cette Théopolis seraient
des émigrés du Croissant Fertile, situé entre
le Tigre et l’Euphrate, le pays de Babylone, suivant ce qu’écrit
le curé Jourdan, maire de Saint-Geniez de 1935 à 1955,
dans un article paru dans le Petit Marseillais "découverte
de tombes préhistoriques aux Rochers de Dromon". Dans
cet article, le curé Jourdan, président de la Société Archéologique
Sisteronaise, qui recherchait le TOMBEAU de DARDANUS (et son trésor)
dit, suivant un texte du géographe Strabon, début du
1er siècle après J.C. :
"
Des tribus chaldéennes quittant Babylone seraient remontées
vers l’est le long des côtes d’Afrique du Nord,
auraient traversé les Portes d’Hercule, progressé vers
le nord au travers de l’Ibérie, passé les Monts
Pyrène, suivi les côtes du Golfe du Lion, franchi le
Rhône bien avant les éléphants d’Hannibal,
remonté la Druancia, puis le cours d’un torrent qui
de nos jours se nomme «le Vanson», et seraient arrivées sur
les bords d’un petit lac dominé par un gros rocher ressemblant à une
ZIGGOURA. De nos jours ce rocher se nomme « le Dromon".
Ces gens de Babylone se seraient établis en cet endroit marqué par
la volonté des Dieux qui leur avaient érigé une
ZIGGOURA babylonienne et auraient fondé le peuple des AVANTICIENS.
Au sommet du Dromon, ils auraient élevé un Temple dédié à toutes
les Déesses et à tous les dieux des divers peuples
des rivages de la Méditerranée, pour les remercier
de les avoir conduit en cet endroit paradisiaque où ils se
multiplièrent.
On trouve dans ce secteur des Alpes de Haute Provence de nombreux
toponymes paraissant venir de l’araméen, dont Chardavon,
dont l’origine serait dans la langue Jésus KARD AVON,
soit KARD = Chaldée et AVON = Anciens, ce qui donne les ANCIENS
de la CHALDEE. Cette information capitale vient de monsieur Jacques
Touchet, président de l’association MEDITERRANEA, de
Carcassonne. Je l’en remercie.
Il est bien évident que tout cela reste à prouver par
d’éventuelles découvertes archéologiques
ou documentaires. A ce sujet il serait judicieux de prospecter les "caves
du Vatican"… qui nous en diraient beaucoup plus sur Théopolis.
DROMON PORTE VERS L’ETERNITE
Qui n’a vu le Rocher de Dromon dans la clarté blafarde
d’un crépuscule nébuleux et livide d’hiver,
ne peut prétendre pénétrer dans la ronde sans
fin de celles et de ceux qui osent interroger les archives des temps
passés et reliés entre eux.
Fantastique menhir érigé par l’Eternel des Temps
qui furent, qui sont, qui seront. Observatoire cosmique, tremplin
pour le Grand Saut vers les plaines des chasses cosmiques, vaisseau
de pierre dont la proue laboure inlassablement l’océan
du futur, nombreux sont les épithètes pouvant illustrer
notre fabuleux Rocher.
Agrippé sur l’extrême bord du vertigineux ravin
du Mal-Pas où ondule la vouivre du torrent du Vanson dégringolant
de la cascade du Gour-Goumont, souvenir en ce lieu de la présence
d’un GOUR, petit lac de montagne, où il se peut nageait
la nain ANDWARI métamorphosé en féroce BROCHET,
gardien de trésor des NIBELUNGEN, dont le roi Gunther rencontra
Dardanus lors du siège de Valence contre l’usurpateur
Jovinus.
Impassible, tel le sphinx d’Egypte aux portes du désert,
il pose un angoissant défi à celles et à ceux
qui tentent de percer ses secrets, de déchiffrer ses énigmes.
Combien de temples réduits en poussière furent édifiés
sur son crâne chauve…? Combien de victimes consentantes
tendirent leur gorge au couteau du prêtre sacrificateur, messagers
envoyés vers les dieux pour apaiser leurs courroux… ?
Car il est CERTAIN que lorsque les DIEUX se chamaillent, les humains
trinquent.
Sur cette constatation d’une "explosive" actualité,
je termine cette ballade THEOPLOSISONNE-DARDANESQUE, ainsi que se
plut à dire mon ami OSS-118, qui fut chef du service de protection
rapprochée du GENERAL, né sur le versant sud des remparts
naturels de TEUS-DONUM ou CITADELLE DES DEESSES et DES DIEUX de la
TERRE et du COSMOS, aux temps des Gaulois, dont le DROMON était
l’OMPHALLOS.
A Sisteron le 17 juillet 2005
Roger
Corréard
Archiviste autoproclamé
De THEOPOLIS
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