Connu du grand public seulement par ses prédictions rédigées
dans un langage quasiment incompréhensible, Nostradamus ne
peut être apprécié que si l’on se penche
sur sa véritable personnalité. C’est dans le contexte familial confortable de la bourgeoisie aisée que se déroula l’enfance de Michel de Notre-Dame à Saint-Rémy de Provence , ville où il naquit le 14 décembre 1503. Ses deux grands pères étaient des savants juifs qui vivaient en contact direct avec René Ier, Duc d’Anjou et Comte de Provence. Ce personnage nous est surtout connu sous l’appellation familière du « Bon Roi René » dont le château domine encore aujourd’hui la ville de Tarascon. Le Roi René est tolérant et paternel. Il écrit des traités, des romans et des poèmes et protège artistes et savants, qu’ils soient chrétiens ou juifs. Mais en 1493, le roi de France Louis XII impose aux juifs un véritable ultimatum en leur accordant un délai de trois mois pour se convertir, faute de quoi tous leurs bien seraient confisqués… Alors les deux grands pères se font baptiser… Comment pouvait-il en être autrement ?… Elevé dans la foi catholique, le futur Nostradamus bénéficia au sein de sa famille d’un enseignement qui peut être qualifié d’ésotérique, mais secret. Toute sa vie, il proclamera sa foi et sa fidélité à la religion catholique. Il fit ses premières « études officielles » en Avignon avant d’être admis à l’Université de Montpellier. Il avait alors 18 ans et connaissait déjà le latin, le grec et l’hébreu. C’était en 1521. Ses études de médecine furent quelque peu mouvementées
; mais particulièrement brillantes. Il avait la réputation
de posséder une mémoire extraordinaire.
Au cours de ses études de médecine, la peste ravage
le Languedoc. Michel de Notre-Dame interrompt ses études pendant
quatre années pour soigner les pestiférés à Narbonne,
Toulouse, Bordeaux et autres lieux. Une telle interruption se produisait
fréquemment à cette époque lorsqu’il s’agissait
de prodiguer des soins lors d’épidémies impossibles à enrayer. Notons au passage qu’il fut quelque temps condisciple de François Rabelais entré à la même Faculté en 1530. Leur vie, semble-t-il, est « rabelaisienne »… et l’illégalité souvent à leur programme. Dans la « discrétion » de leurs travaux pratiques, malgré les risques encourus, ils font, semble-t-il, d’importantes découvertes, par exemple en ce qui concerne l’asepsie. Ils déterminent de nouvelles méthodes pour protéger l’organisme. Lors d’interventions chirurgicales ou de soins, cette protection consistait à supprimer les effets des apports microbiens. Ils ne pouvaient rien révéler des résultats de leurs travaux qui peuvent fournir une explication de « la chance » de Nostradamus qui, en contact permanent avec les pestiférés pendant quatre années, échappa « miraculeusement » à la terrible maladie… Michel de Notre-Dame obtient son doctorat en Médecine malgré les reproches de ses maîtres qui l’accusent de sortir des sentiers battus. Ses principes d’hygiène apparaissent comme une thérapeutique révolutionnaire pour l’époque. Il intrigue bien des gens en utilisant « une poudre » qu’il est seul à posséder. Muni de son diplôme de médecin, de son savoir, de ses découvertes… et de sa poudre, Nostradamus soigne malades et pestiférés sans rien révéler de son érudition. Les risques sont trop grands. Il parcourt la Provence et le Languedoc et gagne son existence en
tant que médecin, mais aussi par la vente très habile
de fards, de parfums et de philtres de sa composition. Par ses « recettes » – y
compris celles qui consistent à faire des confitures – il
démontre discrètement qu’il a fait des découvertes
que les pouvoirs en place le contraignent à garder secrètes.
Voilà donc Michel de Notredame à nouveau sur les routes du Midi de la France. Provence, Languedoc, Sud-Ouest ; il connaît bien ces régions. Lorsque plus tard, dans ses textes obscurs, il citera des noms de villes ou de lieux, il ne fera pas les confusions que certains de nos contemporains lui ont prêtées. Sur le terrain, après pas loin de cinq cents ans, les traces
de son passage ne sont pas toutes effacées ; bien que parfois
elles confinent à la légende. Son voyage prend une dimension initiatique, avec des zones d’ombres comme il en existe dans la vie de tous les personnages exceptionnels qui semblent se retirer, se faire oublier, avant d’entreprendre une brillante vie publique. Nous savons qu’il a séjourné à Agen où il
s’est installé en 1533 ou 1534. Nous manquons de précisions
et ces dates sont peut-être symboliques ; comme semble le confirmer
notre étude numérologique. Dans cette ville, il se
marie et a deux enfants: une fille et un garçon… S’agit-il
d’une réalité ou d’une légende à interpréter
? Ni l’identité de son épouse, ni ses origines
ne nous sont connues. Il quitte Agen et entreprend un long voyage qui dura, dit-on, huit années. Quelles furent les régions qu’il parcourut ? Quelles furent ses étapes ? Quelques indications nous sont parvenues, avec peut-être des légendes et des affabulations… Il a parcouru le Midi de la France et certainement la région du Razès où une importante communauté juive est installée à Alet. Ses voyages s’étendent à tout le Midi et à l’Italie, ainsi qu’à certaines régions de l’Est et de l’Allemagne. A-t-il séjourné à l’abbaye d’Orval ? Est-il à l’origine de cette célèbre prophétie ? Est-il allé sur l’autre rive de la Méditerranée, en Perse et en Egypte ? Tout ce qui se rapporte à Nostradamus ne peut être accepté sans réserve, mais il ne faut pas non plus rejeter des éléments douteux qui peuvent voiler une signification à découvrir. Par exemple, ces deux ouvrages contenant cent quatre vingt-deux épigrammes et composés de vers en français précédés du titre suivant : « Orus Apolo, fils d’Osiris, roi de Aegipte niliaque, des notes hiégloryphiques livre deux, mis en rithme par épigrammes œuvre de incrédible et admirable érudition et antiquité, traduit par Michel Nostradamus de Saint-Rémy-de-Provence. » Nostradamus connaissait l’hébreu dont les textes sacrés
ont leur origine dans l’antique civilisation égyptienne.
Dès son enfance, ses grands pères lui ont fat connaître
des ouvrages secrets avec les sciences de la kabbale et de la thora.
Les révélations qu’ils contiennent font l’objet
de recherches par notre science du XXI° siècle qui s’efforce
de les « décoder ». Alors, Nostradamus et l’Egypte,
que ce soit une légende ou une « invention » récente
; c’est peut-être « un signe ». En 1547, il s’installe à Salon-de-Provence où il épouse
le 11 novembre Anne Ponsarde. Auparavant ses déplacements
furent incessants et il les poursuivit après son mariage par
des voyages en France et en Italie. Nous ne nous attarderons pas sur la période qui a suivi, jusqu’à sa mort en 1566. Ses écrits ont fait l’objet de multiples commentaires. Insistons seulement sur la méconnaissance de l’homme qui fut un scientifique d’une rare érudition. Il subit la nécessité de toujours cacher les sources de son savoir et de voiler ses messages par un style très personnel, savant, souvent percutant, précis et non dénué d’humour. Parcourir et étudier ses nombreux écrits, c’est être très vite envahi par le personnage autant que par ses textes.
Les origines juives de Nostradamus ne pouvaient que l’inciter à connaître la population d’Alet lorsqu’il vivait à Agen et parcourait le Sud-Ouest. Le Midi de la France a abrité des communautés juives avant même l’époque de Jésus-Christ. A Embrussum, près de la ville actuelle de Lunel, des vestiges archéologiques attestent leur présence plus d’un siècle avant J-C. Lunel fut le siège des grandes écoles juives qui furent à l’origine de la création de l’Université de Montpellier. Enfin c’est à Lunel, ainsi qu’à Narbonne que des rabbins ont mis en forme la Kabbale aux XII° et XIII° siècles. Dans le sud de ce qui allait devenir la France, les juifs « d’Occitanie » ont joui des mêmes libertés et droits civiques que toute la population issue de diverses autres origines. Lunel, Embrussum et les plages des Saintes-Maries sont proches de
Montpellier où Nostradamus fut étudiant, et à proximité de
sa Provence natale. Au plus profond du Golfe du Lion, une région marécageuse
constitue une partie des terres. Des lagunes séparent ces
terres de la mer Méditerranée depuis la région
de Port-Vendres jusqu’à l’embouchure du Rhône.
La profondeur des eaux de ces lagunes reliées entre elles
permettait aux bateaux de commerce d’y naviguer. Au nord de
la région de Lunel s’étendaient des terres fertiles,
des plantations de vigne et d’oliviers, des garrigues et des
forêts. Les collines allaient permettre de creuser des carrières
pour extraire des pierres de qualité que diverses civilisations
ont utilisées. Pourquoi et depuis quand tant de juifs dans la région de
Lunel ? Il convient de souligner que des moyens financiers importants étaient nécessaires pour que ces exilés traversent la Méditerranée afin de s’éloigner de la barbarie romaine. Ce ne sont que des familles nanties composées, la plupart du temps, de personnages instruits, cultivés … et parfois initiés. Il est donc historiquement prouvé que de nombreux juifs ont traversé la Méditerranée pour trouver refuge en des lieux où ils savaient que d’autres les avaient précédés. Parmi ces familles et ces groupes se trouvaient des exilés juifs persécutés pour leur appartenance à « la secte » fondée par « le prophète Jésus ». Bon nombre de ses partisans quittèrent les régions des « Terres Saintes », soit pour répandre la parole du Christ, soit pour se mettre à l’abri des persécutions. Il est évident que leurs barques accostèrent souvent sur les côtes du Golfe du Lion où les plages sablonneuses facilitaient leur débarquement. Ces réalités historiques, au fil des siècles,
se sont perpétuées par des traditions orales qui souvent
les transformèrent en légendes. Ces légendes
ont évolué par l’apport des conteurs, de leur
poésie et de leur attrait pour le merveilleux. L’Eglise
de Rome, pour asseoir son pouvoir, a participé à cette évolution
afin d’en récupérer ce qui lui était favorable. L’arrivée des Saintes Maries par la mer devient un événement
plausible malgré son récit surprenant et insolite. D’autres circonstances pouvaient faire utiliser d’autres
points de débarquements qui furent nombreux depuis l’embouchure
du Rhône jusqu’aux abords de la ville quasi romaine de
Narbonne et au-delà. Citons aussi l’île de Maguelone
et son Port-Sarrazin. Alors que nous cherchons parmi des légendes, des documents
et surtout des hypothèses, Nostradamus semble nous narguer
; car lui, « il savait » ! Il connaissait le « grand
secret » qui a fait connaître le Razès et la localité de
Rennes-le-Château au monde entier… Il est utile de connaître la région du Razès
et de Rennes-le-Château autrement que par des livres pour apprécier
les textes de Nostradamus. Il faut avoir parcouru ces sentiers et
ces bois qui semblent garder les empreintes d’un voyageur du
seizième siècle. Sur ses traces bien des chercheurs,
certains avides de connaissances et d’autres poussés
par la cupidité, ont ressenti les vibrations d’un passé qui
n’en finit pas de nous interpeller, comme il interpella un
modeste curé vers la fin du XIX° siècle.
Premier quatrain : Il semble que les six autres quatrains qui contiennent le mot « Razès » soient étroitement
liés à celui-ci et traitent du même sujet.
La dernière ligne annonce une « sédition » allumée à partir
du Razès. Ce mot indique qu’il s’agit d’un
soulèvement contre l’autorité établie.
Pourquoi une telle réaction prenant naissance dans cette région
? A-t-elle eu lieu dans notre passé ou bien se produira-t-elle à la
suite de la découverte du tombeau ? Ce quatrain prend l’allure d’un avertissement qui pose
plus de questions que ce qu’il fournit de réponses. Troisième quatrain : Les gens liés à la découverte faite dans le
Razès seront mécontents.
Le monde sera en péril… Est-ce en raison des révélations
du Razès ? Des rois ; donc des responsables politiques, se
féliciteront de ces évènements. Nous savons
que ces gens pratiquent toujours l’autosatisfaction et se félicitent
même de leurs échecs.
Les deux premiers vers peuvent être traduits ainsi : Les temps changent et ce qui était considéré comme étant bien sera transformé en mal. La paix née dans le Midi avait engendré de grandes espérances dont il faudra faire son deuil. Les actions des grands, toujours plus importantes, feront trébucher la paix et les espérances. Les conséquences des découvertes du Razès ne seront plus reconnues et perdront leur pouvoir.
Il faudra faire son deuil des suprêmes alliances. Quelle alliance
pourrait être « plus suprême » que celle
qui unit à « la vérité » ? Il faudra
abandonner l’idée de l’acceptation de la vérité qui,
si elle est telle que nous en formulons l’hypothèse,
renverse toutes « les vérités » établies
qui ont assis bien des pouvoirs. C’est donc la réalité – ou l’identité – du
Grand mort du Razès qui sera refusée et rejetée
dans l’oubli.
Il me paraît utile de commenter ce quatrain ligne par ligne : « Pour Razès chef ne parviendra
pas à bout « Edicts, changez, les serrez mis au large « Mort Grand trouvé moins de foy bas
debout « Dissimulé, transi frappe, à beauge. »
Connaissance, travail, transmission et prudence Les prédictions de Nostradamus sont difficiles à décrypter
et nous sommes amenés à en douter avant d’être
placés face à des évidences. La plus grande
partie de ses écrits qui annonçaient des évènements
de « son futur » appartiennent à « notre
passé ». Nous avons l’embarras du choix pour constater
qu’ils décrivent des faits réels, tels qu’ils
se sont déroulés. Nostradamus était en butte aux répressions de l’inquisition
qui l’auraient certainement abattu sans la protection efficace
de Catherine de Médicis. Il avait bien des choses à nous
transmettre, mais il savait que trop de limpidité dans ses écrits
entraînerait leur destruction et sa perte. Comment était-il en « contact » avec cette science ? Il est certain qu’il détenait un « grand secret » qu’il a protégé en créant le mystère autour de son œuvre. Il a fourni quelques explications mais qui parfois paraissent contradictoires. D’une part il fait état « d’un naturel instinct accompagné d’une fureur prophétique. » C’est dans une ambiance d’exaltation qu’il décrivait «ce qu’il voyait et ce qu’il ressentait, » d’une façon intuitive et sans aucun artifice de quelque nature que ce soit. Il nous décrit sa méthode de travail : Il a besoin du calme de la nuit pour se retirer en son lieu d’étude. Il dit être seul, « assis sur une selle d’airain ». S’agit-il d’un trépied semblable à celui de la Pythie de Delphes ? Non, il s’agit d’une selle, de l’objet qui permet de chevaucher et d’aller (à cette époque) le plus vite et le plus loin. Sa selle lui fait enfourcher « Pégase » ; et l’airain est le métal éminemment symbolique souvent cité dans la Bible et particulièrement à propos du temple de Salomon à Jérusalem. Un autre quatrain fait suite à celui que nous venons de citer
: Il dit tenir en main une verge, mot qui désigne une branche
mince. Elle se trouve au milieu des branches ; ce qui peut signifier
qu’il a « plusieurs cordes à son arc ».
Il peut s’agir d’un savoir divisé en branches
différentes et complémentaires. Il peut aussi s’agir
d’une sorte de « baguette magique » indiquant qu’intervient
une sorte de « magie » qui consiste à utiliser
les forces de la nature. Mais Nostradamus est médecin ; et
pas n’importe quel médecin puisqu’il a été médecin
et conseiller du Roi Charles IX. Cette « verge » peut
représenter le caducée d’Hermès qui se
termine par deux ailes libérant l’Esprit et le mettant
en contact avec des niveaux supérieurs. C’est aussi
le travail de l’Alchimie. Mais il ne s’en tient pas là et nous révèle
d’autres sources… qu’il s’empresse de transformer
en protections. Quels étaient ces livres très anciens ? Les a-t-il conservés ou copiés ? Que sont-ils devenus ? Ce que ses grands pères lui on transmis est une culture et des sciences dont les origines remontent, par delà l’hébraïsme, jusqu’à l’Egypte antique. Il a été écrit que lors d’une croisade en 1242, des orfèvres juifs installés à Angers, sous la protection des Ducs d’Anjou, auraient été les premiers à détenir des livres très anciens venus d’Egypte. N’oublions pas que les grands parents de Nostradamus vivaient à la Cour du Duc d’Anjou. Maïmonides, un rabbin de cette époque, a écrit : « Tout est écrit dans la Thora, soit en clair, soit par allusion, soit en gématrie, soit dans la forme des lettres. » Il est évident que Nostradamus n’ignorait pas la Thora et probablement d’autres sciences encore plus secrètes. Mais il savait aussi que tout cela serait connu plus tard quand il écrivait : « Malgré cette forme voilée, ces choses deviendront intelligible ;et quand l’ignorance aura été dissipée, le cas sera alors plus clair. » Cette phrase, extraite de sa « Lettre à César » me
paraît être l’ultime prophétie de ce visionnaire.
Il utilise le mot « ignorance » pour qualifier l’incompréhension
de ses contemporains. Nous constatons que cette ignorance n’est
pas encore dissipée malgré les avancées de notre
science du XXI° siècle qui « découvre » ce
que la Tradition nous révélait depuis des millénaires… Aujourd’hui si nous relisons , entre autres, les textes de Nostradamus, nous pouvons les comprendre différemment à la lumière de découvertes qui ne contredisent pas ce qu’il nous explique, mais le présente différemment. Sous l’éclairage de la connaissance des particules élémentaires, de la physique quantique, des hologrammes, de la relativité du temps, etc. notre univers est encore plus fantastique que ce qu’il apparaissait dans les idées de « surnaturel » qui n’en finissent pas d’habiter l’esprit de nos contemporains. Nostradamus fut l’un des héritiers d’une science
antique qui connaissait la plupart de ces éléments
et savait les utiliser. Il nous démontre que les notions de
dons et d’interventions sur commande du « surnaturel » sont à remplacer
par le savoir, le travail et la connaissance. Depuis l’époque de Nostradamus qui vécut de 1503 à 1566, des « légendes » et des réalités ont concerné des tombeaux dans le Razès… C’est tout de même étrange…
A Rennes-le-Château, le registre paroissial signale qu’il
existe dans la crypte « le tombeau des Seigneurs des temps
inconnus ». Lorsque je commençais à m’intéresser
aux mystères de cette région, au début des années
1970, cette révélation, mêlée aux multiples
hypothèses relatives « au trésor » de l’abbé Saunière,
ajoutait un élément aux mystères du lieu. Aujourd’hui
c’est devenu «secret de polichinelle »… En 1990, un livre a été publié sous la signature de S.P. Simon. Il a pour titre « L’or de Rennes et le tombeau du Christ ». (Editions Egregore) L’auteur donne des indications sur des galeries, des souterrains et des cours d’eau accessibles depuis la Tour Ronde du château de Rennes… et menant à ce tombeau… Il est fort possible que d’autres sépultures soient encore à découvrir sur le plateau, au pied de l’oppidum de Rennes. Mon ami Alain Sipra situe en ce lieu un étrange monument encore enterré et qui pourrait être un mausolée des rois Wisigoths. Il a brillamment exposé cette thèse dans son ouvrage « la cité des chariots ». (Editions Privat) Le tombeau peint par Nicolas Poussin a été commenté de
différentes façons par de nombreux chercheurs. Ce tableau, « les
bergers d’Arcadie » est à Paris, au musée
du Louvre. Il est admis que cette peinture transmet un message de
l’artiste qui vécut de 1594 à 1665. Il connaissait,
lui aussi, de grands secrets… et c’était peu de
temps après Nostradamus… Le message de Nicolas Poussin est aussi opaque que les écrits de Nostradamus. Cependant une lettre qu’un prêtre, l’abbé Fouquet, adressait en 1656 à son frère ministre des finances de Louis XIV, annonçait l’extraordinaire découverte faite par Nicolas Poussin à propos d’un trésor fantastique susceptible de procurer d’inestimables richesses. Effectivement, le ministre Fouquet devint très riche ce qui entraîna son emprisonnement en 1661… « La tombe d’Arques » était construite
sur un petit promontoire en bordure de la route qui mène de
Couiza à Arques. Elle ressemblait étrangement à la
pierre tombale du tableau de Poussin. Avec beaucoup d’empressement
certains commentateurs y ont vu l’origine de l’inspiration
de Poussin. Il n’en est rien car ce « monument » avait été érigé en
1903… à l’époque de l’abbé Saunière.
Existe-t-il un lien entre cette pierre tombale, le tableau de Poussin
et le Grand Secret sans cesse rappelé par la présence
de tous les tombeaux du Razès ? Un crime non élucidé et une autre tombe. Et la tombe de l’abbé Saunière !
Alors, en ce début du XXIème siècle, la tourmente
finit par l’atteindre. Lors de fouilles aussi opaques que grotesques
menés par les instruments les plus sophistiqués de
la science de notre époque, on apprit qu’un coffre ainsi
détecté sous la tour Magdala s’était transformé en
un vulgaire caillou… Américains, italiens et même
le Vatican furent mêlés à ces rocambolesques
travaux. Mais l’abbé Saunière n’eut pas
le temps d’en sourire dans sa tombe car celle-ci fut brusquement
déclarée indigne d’un personnage aussi important.
Et, malgré les dernières volontés de ce prêtre,
sa dépouille fut sortie de ce qui devait être sa dernière
demeure. On « fouilla » la sépulture et on transporta
le corps de l’autre côté du mur pour le placer
dans « un mausolée » que l’intéressé n’avait
pas prévu. A-t-on trouvé autre chose dans la tombe
? Les autorités s’en défendent. Mais quand on
a connu le récent épisode de la Tour Magdala !? …
Celui qui fut surnommé le prophète de Salon-de-Provence,
ce rusé provençal héritier de sciences antiques
encore méconnues, ce médecin qui vécut les pratiques
interdites des étudiants de la faculté de Montpellier,
ce conseiller du Roi de France, ce véritable humaniste et
ce voyageur infatigable, ne doit pas être considéré comme
un hurluberlu qui racontait n’importe quoi ! Que savait-il de celui qu’il nomme le Grand Mort du Razès qui fut trahi lors d’un banquet ? Les allusions nous paraissent limpides, mais tout aussi troublantes sont les prédictions qui concernent la découverte de cette tombe minutieusement décrite et les conséquences qu’elle entraînera. Troublantes aussi les histoires de tombeaux qui depuis l’époque de Nostradamus, donc depuis le XVI° siècle, sont répandues dans la région du Razès et tissent une étrange toile de fond aux mystères et aux intrigues de l’histoire de notre pays et aux « légendes » de trésors jusqu’à l’aube de notre XXI° siècle… Il savait, mais il ne pouvait pas tout écrire pour d’une
part se protéger et d’autre part pour protéger
ses textes que les puissants auraient pu détruire. Il se peut
aussi qu’il ait craint que la compréhension de ses prédictions
en ait entraîné un mauvais usage. Il l’a d’ailleurs
précisé clairement dans sa lettre à Henry, roi
de France Second, par ces phrases : Dans sa « lettre à César » il cite un texte significatif : « Ne jetez pas des perles aux pourceaux de peur qu’ils ne les foulent aux pieds et se retournent ensuite contre vous. » Il semble qu’il ait regretté de ne pas nous informer avec plus de clarté. Sachant que notre « ignorance » des clés permettant d’interpréter ses messages se dissiperait un jour, il nous a invité à chercher en écrivant ; « Malgré cette forme voilée, ces choses deviendront intelligibles ; et quand l’ignorance aura été dissipée, le cas sera plus clair. » Il me paraît utile de répéter cette phrase qui a valeur d’encouragement. C’est à nous de « dissiper l’ignorance ». Les quatrains qui citent le Razès et les évènements annoncés s’inscrivent dans l’œuvre globale du prophète. Cette œuvre colossale devrait lui donner une place importante dans la littérature du XVI° siècle, une place aussi notoire que celle de son condisciple Rabelais. Mais « notre ignorance » ne l’a pas encore permis… Le moment est-il venu de dissiper les voiles des mystères ? L’actualité du début du XXI° siècle nous fait craindre que les hommes qui se placent sous les projecteurs de l’histoire n’en soient pas encore dignes… Peut-être avons nous besoin de mieux nous disposer à chercher… Comme l’écrit mon ami Jean Blum, « parcourons le Razès pour admirer son étrange et sauvage beauté. » Nous pourrons aussi y rêver de tombeaux et de trésors… Mais le trésor que nous découvrirons en premier sera le fait de ressentir le calme et la sérénité dans un cadre grandiose. Au plaisir des yeux et de l’esprit s’ajoutent, pour celui qui s’y est préparé, la perception des riches vibrations de la nature et de celles que les générations de nos prédécesseurs lui ont imprégnées. Nous retrouverons les paysages qu’a vus Nostradamus, nous
foulerons la terre qu’il a foulée. Bien des choses ont
changé, mais bien des choses demeurent en ces lieux qui relient
un lointain passé à notre époque. Charly Samson 2005 – Propriété de l’auteur. Tous droits réservés pour tous pays. © 2004-2005 Textes & photos : BUTTEGEG Stéphanie - Musiques Originales : BLANCO Louis (SACEM) Tous droits réservés - Reproduction intégrale ou partielle interdite |