Le Prieuré de Sion


Selon la revue Le Charivari, le Prieuré de Sion est une association loi 1901, déclarée le 25 juin 1956 en sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois. Son but : "Etudes et entraide des membres". Le siège social est situé à Sous-Cassan, Annemasse, dans le département de la Haute-Savoie. L’annonce de sa création parut dans le Journal officiel du 20 juillet 1956.

Cette association, apparemment en règle, ne l’était pas tout à fait. En effet, le numéro de téléphone et l’adresse déclarés lors de son inscription étaient inexacts.

Dans les statuts, certains articles sont contradictoires et inquiétants. Ainsi, dans l'un d'eux on peut lire "Les admissions sont réalisées sans qu’interviennent des distinctions de langue, d’origine raciale, de classe sociale et indépendamment de toute idéologie politique". Puis un autre article stipule "L’association est ouverte à tous les catholiques âgés de vingt et un ans". Le Prieuré de Sion se révèlera en fait être une société secrète, dont les grands maîtres étaient des hérétiques.

Le Prieuré de Sion éditait une revue appelée C.I.R.C.U.I.T., initiales de "Chevalerie d’Institution et Règles Catholiques d’Union Indépendante et Traditionaliste". C.I.R.C.U.I.T. était aussi la deuxième appellation du Prieuré de Sion. En 1956 cette association comptait 9841 membres, avec à sa tête, un grand maître appelé aussi "nautonier". Le bureau du conseil était formé de quatre membres :

- André Bonhomme, président, né le 7 décembre 1934

- Jean Deleaval, vice-président, né le 7 mars 1931

- Armand Defago, trésorier, né le 11 décembre 1928

- Pierre Plantard, secrétaire, né le 18 mars 1920

Pierre Plantard était également "secrétaire général du département de documentation".

Le Prieuré de Sion fit beaucoup parler de lui après 1970, notamment dans la presse. Il fut considéré comme un ordre puissant, organisé et très structuré. Le Midi Libre, dans un article du 13 février 1973, établit une relation entre le Prieuré de Sion, Rennes-le-Château et Bérenger Saunière, faisant du Prieuré une survivance des Mérovingiens. L’un de ses membres, Alain Poher, descendrait directement de Dagobert II. Le Prieuré devint alors logiquement le véritable prétendant au trône de France. Un membre du Prieuré de Sion écrivit ceci dans Le Charivari "Sans les Mérovingiens le Prieuré de Sion n’existerait pas et sans le Prieuré de Sion la dynastie mérovingienne serait éteinte".

Parmi les archives du Prieuré de Sion, de curieux documents connus sous le nom de "Papiers du Prieuré de Sion", furent retrouvés. Ses textes, réservés aux membres, sont signés de pseudonymes. C’est Gérard de Sède qui en parla pour la première fois dans son livre "L’Or de Rennes". Parmi ces documents nous trouvons entre autres:

- Le Cercle d’Ulysse, par Jean Delaude

- Au pays de la Reine Blanche, par Nicolas Beaucéan

- Pierres gravées du Languedoc, par Eugène Stublein

- Les descendants mérovingiens ou l’énigme du Razès wisigoth, par Madeleine Blancasall

- Un trésor mérovingien à … Rennes-le-Château, par Antoine l’Ermite

- Dossiers secrets, par Henri Lobineau

- Le Serpent Rouge, par Pierre Feugère, L. Maxent et G. de Koker

- Généalogie des rois mérovingiens et origine de diverses familles françaises et étrangères de souche mérovingienne, d’après l’abbé Pichon, le docteur Hervé et les parchemins de l’abbé Saunière, curé de Rennes-le-Château, par Henri Lobineau.

Ces documents, accessibles depuis peu aux chercheurs, n’ont pas fini de dévoiler leurs secrets….

Selon l’un de ces documents, "Le Cercle d’Ulysse", le Prieuré de Sion aurait été en fait fondé en 1099 et serait à l’origine de la constitution de l’Ordre du Temple en 1118. De 1118 à 1188, les deux ordres auraient eu les mêmes grands maîtres. Puis en 1188 un schisme se serait produit. De 1188 à nos jours, 27 grands maîtres se seraient succédés a la tête du Prieuré de Sion. Les cinq derniers étaient :

- Charles Nodier de 1801 à 1844

- Victor Hugo de 1844 à 1885

- Claude Debussy de 1885 à 1918

- Jean Cocteau de 1918 à 1963

- L’abbé Ducaud-Bourget depuis 1963

L’abbé Ducaud-Bourget niera son appartenance au Prieuré de Sion, ce que confirmera Philippe de Chérisey, un autre membre du Prieuré. Puis en 1881, une autre revue nous apprend que Pierre Plantard de Saint-Clair vient d’être élu grand maître de l’ordre.

Pierre Plantard de Saint-Clair serait le descendant direct des rois mérovingiens par Dagobert II. Il possédait une petite propriété à Rennes-les-Bains et connaissait Gérard de Sède. Leur collaboration donna lieu à la sortie du livre de Gérard de Sède "Les Templiers sont parmi nous", puis à "L’Or de Rennes". Pierre Plantard connaissait également Noël Corbu (le nouveau propriétaire du domaine de Bérenger Saunière après la mort de ce dernier). Le grand-père de Pierre aurait été l’ami de Bérenger Saunière.

Philippe de Chérisey démentit les statuts précédents et livra les authentiques, signés par Jean Cocteau et datés du 5 juin 1956. Selon ce nouveau document, le Prieuré de Sion serait un ordre initiatique de chevalerie reposant sur la fondation faite par Godefroi VI, dit le Pieux, duc de Bouillon, à Jérusalem en 1099. Son nom est "Sionis Prioratus"ou "Prieuré de Sion".

L’objet est ainsi définit : "Perpétuer l’ordre traditionaliste de la chevalerie, de son enseignement initiatique et de créer entre ses membres une mutuelle assistance, tant morale que matérielle en toutes circonstances". Le Prieuré fait état de 121 membres. Toute personne majeure reconnaissant les buts et acceptant les obligations prévues aux présentes constitutions peut entrer dans l’association. L’admission se fera sans considération de sexe, de race, de conceptions philosophiques, religieuses ou politiques.

Ces contradictions s’expliqueraient par un schisme à l’intérieur de Sion entre 1956 et 1958. Ce schisme sera rétablit par Pierre Plantard. On peut alors envisager que l’abbé Ducaud-Bourget ait été élu par ceux qui s’engageaient dans le schisme.

Le titre de grand maître du Prieuré est héréditaire, il se transmet aux membres des familles ayant une descendance mérovingienne. Si personne n’accepte le titre, ce dernier revient alors à une personne extérieure à la lignée. Ce fut le cas de Léonard de Vinci , Charles Nodier ou encore Jean Cocteau qui héritèrent ainsi du titre de grand maître de l’ordre de Sion.

En 1979, Pierre Plantard fut interrogé sur le Prieuré de Sion. Selon ses propos, le Prieuré détiendrait le trésor du Temple de Jérusalem et celui-ci serait rendu à l’Israël lorsque les temps seraient venus. Mais le véritable trésor de l’ordre est spirituel et c’est ce dernier qui provoquera un changement radical en France, avant le retour à une monarchie. Pierre Plantard, de souche mérovingienne, en serait le nouveau roi…

B. S.



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