La mystérieuse tombe
de Marie de Nègre d'Ables

Rennes-le-Château, Stèle de la tombe de Marie de Nègre d'Ables
Stèle de la tombe de Marie de Nègre d'Ables


Cette Stèle faisait parti de la tombe de Marie de Nègre d’Ables. Elle se trouvait dans le cimetière de Rennes-le-Château, comme l’atteste un relevé de la S.E.S.A. (Société d’étude scientifique de l’Aude). Alors qu’ils étaient en visite à Rennes le 25 juin 1905, des membres de cette société "découvrent dans un coin du cimetière, une dalle brisée en son milieu, où on peut lire une inscription gravée très grossièrement. Cette dalle mesure 1, 60m sur 0,65m." Ils relevèrent le contenu de l’épitaphe :

"CT GIT NOBLE MARIE DE NEGRE DARLES DAME DHAUPOUL DE BLANCHEFORT AGEE DE SOIXANTE SEPT ANS DECEDEE LE XVII JANVIER MDCOLXXXI REQUIES CATIN PACE."

Lorsque la S.E.S.A. revint en 1908, elle fit allusion à sa précédente visite de 1905, toutefois elle ne parla plus de cette épitaphe. L’abbé Saunière semble l’avoir faite disparaître entre temps. Que voulait-il cacher ? Cette dalle aurait été conçue et codée par l’abbé Bigou, curé de Rennes-le-Château au temps de la marquise. Cette dernière lui aurait révélé un terrible secret de famille et l’abbé l’aurait dissimulé dans la pierre afin qu’il ne se perde pas. En effet ce texte comporte de bien curieuses anomalies :

- CT GIT au lieu de CI GIT

- NOBLe : pourquoi un e minuscule à la fin du mot ?

- M ARIE : pourquoi le M de Marie est-il sur la ligne supérieure, coupant ainsi le nom en deux ?

- NEGRe : encore un e minuscule à la fin du mot

- DARLES au lieu de D’ABLES

- HAUPOUL sans T (HAUTPOUL), mais il semblerait que cette anomalie n’en soit pas réellement une. En effet, d’après les anciens registres, le nom de cette famille s’écrivait bien sans T.

- De : le e est en minuscule

- SOIX ANTE : le mot soixante est coupé en deux

- SEpT : le p est en minuscule

- L’année de sa mort est MDCCLXXXI (1781) et ici il est inscrit MDCOLXXXI, le deuxième C devenant un O.

- REQUIES CATIN PACE: Le mot est mal coupé. On aurait dû lire REQUIESCAT IN PACE, qui signifie repose en paix. Ici la marquise est traitée de catin !!! Un réel manque de respect !

Les lettres inscrites en minuscule forment le mot épée. On peut voir dans certaines de ces erreurs des allusions à Sainte Marie-Madeleine. Nous retiendrons les mots ARLES et CATIN qui caractérisent la Sainte.

Il est possible que l’abbé Saunière ait réutilisé cette pierre tombale pour sa propre sépulture. En effet des similitudes frappantes existent entre ces deux tombes. Toutes deux sont fendues en leur milieu et elles ont à peu près les mêmes dimensions. Nous remarquons que la brisure sur la tombe de Bérenger Saunière n’a détérioré aucune lettre de l’épitaphe. Le texte a donc dû être gravé après la brisure et non l’inverse, ce qui tendrait à renforcer cette hypothèse. Notons aussi que la sépulture de saunière est en grès très friable et grossier et diffère ainsi de toutes les autres tombes du cimetière. N’oublions pas que l’abbé l’avait faite disparaître du cimetière, peut-être l’avait-il conservée ?

Rennes-le-Château, dalle horizontale de la tombe de Marie de Nègre d'Ables
Dalle horizontale de la tombe de Marie de Nègre d'Ables


Si l’épitaphe de la tombe de Marie de Nègre d’Ables est attestée, la dalle horizontale est par contre sujette à caution. En effet on trouve sa description dans un seul et unique ouvrage datant de 1884 "Pierres gravées du Languedoc", d’Eugène Stublein, document apocryphe édité par le Prieuré de Sion. Personne n’aurait réellement vu cette dalle. Selon certains elle daterait du XIIIème siècle et serait donc largement antérieure à la sépulture de la marquise. Elle pourrait avoir une origine templière.

Les mots exprimés sur cette dalle sont en latin, mais chose curieuse, certaines lettres sont en grec. Les deux ensembles de lettres verticales à gauche et à droite se traduisent par "ET IN ARCADIA EGO", faisant allusion au célèbre tableau de Nicolas Poussin, "Les Bergers d’Arcadie". Saunière se serait acheté une reproduction de ce dernier.

Au centre de la dalle nous trouvons quatre mots latins :

- REDDIS signifiant "Rennes-le-Château"ou le verbe "rendre".

- REGIS signifiant "roi", "régner".

- CELLIS signifiant "cave", "tenir secret", "cacher".

- ARCIS signifiant " abri", " refuge", "arche".

L’une des significations pourrait donc être "Roi de Rennes-le-Château caché dans le refuge." On pourrait aussi lire "Caché à Rennes-le-Château, je règne par l’arche", ou "A Rennes au roi, dans la cave un refuge"…

Les lettres P-S dans la partie supérieure, peuvent être l’abréviation latine de "PSALMUS" ou "PSAUMES". Ces lettres sont reliées par une flèche au mot PRÆ-CUM en bas de la dalle. L’ensemble P-S PRÆ-CUM pourrait signifier "Je prierai pour toi". Mais on peut lui porter d’autres significations. Les mots PRÆ-CUM peuvent aussi être traduit par "devant avec"et les lettres P-S par "Pecunia Sua" signifiant "sa fortune".

En bas de la dalle est représentée une araignée. Celle-ci pourrait faire l’objet d’un jeu de mot, "araignée" pouvant se lire en phonétique "A REGNES EST", Regnes étant l’ancienne appellation de Rennes-le-Château au XVIème siècle.

Nous pouvons faire d’autres remarques :

- Les quatre mots du centre se terminent tous par IS, formant ainsi ISIS ISIS.

- Dans les deux phrases latérales verticales sont dessinées des croix templières.

- La phrase latérale de droite commence par un A (Alpha) et se termine par un Oméga.

- La double flèche au centre, coupe curieusement les quatre mots REDDIS- REGIS et CELLIS-ARCIS et semble faire un lieu entre les lettres P-S et PRÆ-CUM.

Le mystère est loin d’être levé…


B. S.



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