En 1907 les gros travaux du domaine sont terminés.
Saunière vient dachever la construction de la villa
Béthania et de la tour
Magdala, a aménagé un bassin et des jardins.
Tous les terrains sont au nom de sa servante et confidente, Marie
Denarnaud.
De 1907 à 1909 il vivra dans le luxe, recevant du beau monde
dans sa villa. Mais cette période de bonheur nallait pas
durer.
Lévêque de Carcassonne, Mgr de Beauséjour, sinterrogea lorsquil reçut des courriers de France, mais aussi dautres pays, lui demandant des renseignements sur le curé de Rennes. Des particuliers ou communautés voulaient ainsi savoir sils pouvaient confier à Saunière des intentions de messe. Lévêché demanda alors à Saunière de ne plus envoyer de demandes de messes hors du diocèse. Mais malgré cela, il continua. Les autorités voulurent le sanctionner en le nommant à la cure de Coustouge. Il en fut informé le 22 janvier 1909. Mais Saunière ne lentendit pas de cette oreille. Plutôt que de quitter Rennes-le-Château, il préféra donner sa démission le 1er février 1909 par courrier. Voici ses propos : "Si notre religion nous commande de considérer avant tout nos intérêts spirituels, elle ne nous ordonne pas pour autant de négliger nos intérêts matériels, qui sont ici bas. Et les miens sont à Rennes et non ailleurs. Je vous déclare, Monseigneur, avec toute la fermeté dun fils respectueux : non, Monseigneur, je ne men irai jamais." Labbé Marty,
déjà curé de Coustaussa,
fut alors nommé à la cure de Rennes-le-Château,
en remplacement de labbé Saunière. Mais les
ennuis continuèrent pour Bérenger. Il fut convoqué le
16 juillet 1910 devant le tribunal de lOfficialité de
Carcassonne, afin de justifier lutilisation des honoraires
de messes perçus
et expliquer sa désobéissance envers son évêque.
Saunière ne se présenta pas. Il fut alors convoqué
une deuxième fois à la date du 23 juillet. Là
non plus, ni Saunière, ni son avocat, labbé Molinier,
ne se présentèrent. Il fut alors déclaré
contumace¹ et frappé dune suspense a
divinis
² dun mois. Suite à cela il décida de changer
davocat et prit un avocat civil, Maître Louis Mis de
Limoux. Saunière reçut une nouvelle comparution pour le 23 août, quil fit reporter au 15 octobre. Lun de ses amis, labbé Eugène Grassaud de la paroisse de Saint-Paul de Fenouillet, le mit en relation avec labbé Huguet, curé dEspiens, afin quil assura sa défense. Bérenger changea donc une troisième fois davocat. Labbé Huguet, avocat canonique réputé, semblait en effet plus apte à assumer cette tâche. Le 15 octobre, le chanoine Huguet allait donc représenter Saunière au procès, toutefois il ne parvint pas à le faire acquitter. Bérenger fut alors convoqué le 5 novembre pour prendre connaissance de sa sentence. Lévêché voulait connaître le détail des honoraires de messes perçus, mais Saunière ne présenta pas ses comptes. La sanction tomba : une retraite de dix jours dans le monastère de son choix et lobligation de présenter sa comptabilité afin de justifier ses énormes dépenses. La condamnation par contumace fut alors annulée. Saunière tenta de faire appel, mais il ne le fit pas dans les temps réglementaires. Labbé Huguet porta laffaire en cours de Rome, mais cette démarche naboutira pas. Labbé Saunière souhaita par la suite réintégrer sa paroisse à Rennes-le-Château, mais le 18 février 1911 la sentence tomba, confirmant celle du 5 novembre 1910. LOfficialité voulait toujours des comptes et maintenait la sanction de la retraite de dix jours. Bérenger choisit deffectuer celle-ci au monastère de Prouilhe, à proximité de Fanjeaux, du 25 avril au 4 mai 1911. Il fournit également quelques chiffres de sa comptabilité, mais ceux-ci ne satisferont pas lévêché. Le 4 octobre 1911 de nouveaux chiffres lui furent demandés et le tribunal refusa que labbé Huguet continue dassurer sa défense.Dès lors Saunière ne se présentera plus aux convocations. Le 5 décembre 1911, par jugement, il sera déclaré coupable de dilapidation et aura comme sanction une suspense a divinis de 3 mois, sanction qui perdurera jusquà ce "quil ait opéré la restitution des biens par lui détournés". Le procès se jouera alors entre Carcassonne et Rome. Labbé Huguet continuera de plaider sa cause à Rome, mais ces déplacements à létranger revinrent cher à Saunière. Cest peut-être pour cette raison que Saunière essayera de vendre son domaine, sans succès. Il obtint finalement un prêt de 6000 francs en lhypothéquant. Lévêché apprit que Saunière continuait à quémander des messes et le 5 août 1915, ce dernier fut convoqué par son évêque. Cette entrevue naboutira à aucune solution. Mgr de Beauséjour nhésita pas à faire paraître des annonces dans des journaux religieux. Ces dernières visaient à avertir les lecteurs de la sentence prononcée à lencontre du curé de Rennes-le-Château et les mettait en garde contre déventuelles demandes de messes, messes quil ne pourrait plus à présent honorer.Le 22 janvier 1917, Saunière, épuisé par ces années de procès éprouvant, est sur le point de rendre son âme à Dieu. Labbé Rivière, curé dEspéraza recevra ses dernières confessions et le relèvera de sa suspense a divinis juste avant sa mort, afin que Bérenger puisse bénéficier d'une sépulture religieuse. ¹ Situation dun accusé qui a refusé de comparaître en justice. ² Sanction interdisant de dire la messe et dadministrer les Sacrements.
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