Le bénitier et Asmodée
En entrant dans l'église, à gauche, se trouve le
bénitier. Ce bénitier a la particularité étonnante
d'être supporté par un diable grimaçant, Asmodée,
ce qui ne manque pas d'attirer l'attention des visiteurs.
Lors des visites pastorales, aucune remarque ne fut faite à Bérenger à ce
sujet. Ce diable ne dut donc pas choquer l'évêque.
Selon la tradition, Asmodée est le gardien des trésors.
Au-dessus du diable se trouve un socle composé de quatre
anges décortiquant le signe de la croix et une phrase faisant
office d'avertissement: "PAR CE SIGNE TU LE VAINCRAS".
Le diable
est en fait ici soumis, il est littéralement vaincu
par la croix, écrasé par le bien qui triomphe alors du
malin. A l'origine la sentence historique est "Par ce signe
tu vaincras". Le mot "LE" fut rajouté par Saunière,
cette phrase comprenant dès lors 22 lettres et plus 20. Le nombre
22 revient souvent à Rennes-le-Château :
- 22 marches montant à la tour Magdala
- 22 marches descendant
dans la serre d'hiver
- 22 créneaux sur la tour Magdala
- 22 dents pour le crâne surmontant la porte d'entrée
du cimetière
- 22 juillet fête de Ste Marie-Madeleine…
A noter que le bénitier est en forme de coquille St Jacques
et qu'au-dessus de celui-ci l'abbé fit placer
les initiales BS qui ont donné lieu à de multiples
interprétations.
Ces initiales pourraient être les initiales
de Bérenger Saunière, de Boudet-Saunière, des
rivières Blanque et Sals, du Basilic et de la Salamandre… Ces
deux animaux fabuleux entourent d'ailleurs l'inscription
BS.
Ce diable a subi de nombreuses dégradations et actes de vandalismes
par des chercheurs peu respectueux. Ces derniers espérant
trouver le trésor dans la statue, n'hésitèrent
pas à lui arracher un œil, puis à le décapiter.
Sa tête fut reconstituée.
Dans
la toponymie locale le diable est très présent.
Aux alentours de Rennes se trouvent le fauteuil du diable, la main
du diable, ainsi que le sein du diable ! Saunière en plaçant
ce diable dans son église, voulut-il faire allusion à l'un
de ces lieux ?
Dans
la collégiale de Montréal (Aude) nous retrouvons
un ensemble similaire, composé également d'un bénitier écrasant
le diable. Montréal se trouve à seulement 6 kilomètres
du monastère de Prouilhe. Pour mémoire, rappelons que
Saunière y effectua une retraite de dix jours lors de son procès.
On peut donc imaginer qu'il ne manqua pas de visiter la collégiale
et qu'il y découvrit ce bénitier un peu particulier.